Bruno Mettling, Pdg d'Orange Afrique/Mo : "Accompagner la transformation numérique de l'Afrique en apportant, via le mobile, de nouveaux services."

Bruno Mettling, Pdg d'Orange Afrique/Mo :

Bruno METTLING, PDG d'Orange Afrique/Mo


« Les grandes entreprises présentes en Afrique – ce qui est le cas d’Orange – se doivent d’apporter leur contribution aux deux grandes urgences que sont la transformation digitale, qui est au cœur du projet de développement du continent, et la transformation climatique qui s’impose comme la plus grande obligation des acteurs économiques », a considéré Bruno Mettling dans son allocution au cours du « Forum Afrique 2018 », organisé vendredi 2 février à Paris, par le MOCI* et le CIAN*, à la CCI Paris-Île de France.

Par Bruno FANUCCHI

Le PDG d’Orange Afrique/Moyen-Orient, s’est évertué à démontrer lors de son intervention qu’une stratégie bien étudiée à l’égard des problèmes auxquels se trouve confrontée l’Afrique pouvait transformer ceux-ci en opportunités économiques profitables à tous.

« Etre partenaire de la transformation numérique en Afrique, c’est aussi être sur le terrain, vivre au plus près des réalités africaines pour mieux comprendre les problématiques et être capables de proposer les solutions adaptées », a ainsi souligné le numéro deux du groupe Orange, rentré le matin même d’une mission à Casablanca.

« La stratégie d’Orange consiste à accompagner la transformation numérique de l’Afrique en apportant, via le mobile, de nouveaux services », a-t-il rappelé, citant plusieurs cas concrets. Au Niger, par exemple, « les maraîchers peuvent utiliser une application mobile réalisée par la start-up Techinnov – soutenue par Orange – qui permet à distance de suivre le taux d’humidité et la pluviométrie, et ainsi de déclencher ou arrêter l’irrigation des sols ».

« Plus de 250 millions d’agriculteurs africains sont équipés d’un mobile »

Si l’immense majorité des Africains vivant dans le monde rural n’ont pas accès à l’Internet, ils possèdent en revanche presque tous des téléphones portables et la diffusion de l’information peut circuler par SMS. Et cela change déjà le visage de l’Afrique. Orange – à ce jour présent dans plus d’une vingtaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient –, le sait parfaitement et ne cesse de développer de nouveaux produits pour forcer son avantage.

« Quand on sait que plus de 250 millions d’agriculteurs africains sont équipés d’un mobile, observe Bruno Mettling, on comprend mieux le potentiel de développement des services de m-agri sur le continent ».
En Côte d’Ivoire comme au Mali, quelque 600 000 agriculteurs en profitent.

Dans l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne, « les conseils ainsi apportés – grâce à l’utilisation du mobile – en matière de prévisions climatiques, d’utilisation d’engrais, de pesticides, de gestion de l’eau ou de cours des matières premières, peuvent accroître la production agricole et donc les revenus des agriculteurs africains de 10 % à 30 % », précise le numéro deux d’Orange.

Technique innovante s’appuyant sur les réseaux d’antennes relais (leur signal faiblit lorsqu’il pleut) le programme Rain Cell, mené actuellement dans cinq pays africains, contribue ainsi à l’amélioration des prédictions météorologiques (dans des zones où il n’y avait jusqu’à présent aucune chance de pouvoir disposer de prévisions de qualité) et à la prévention des risques pour l’agriculture. « C’est une véritable opportunité pour les opérateurs qui apportent des données valorisables et exploitables, les équipements pour le stockage et les applications pour offrir de nouveaux services » se félicite Bruno Mettling.

Orange a également décidé de faire de la distribution d’énergie en zone rurale une nouvelle ligne forte de son activité : « C’est l’enjeu des kits solaires actuellement expérimentés dans quatre pays de l’Afrique sub-saharienne, où globalement 70 % de la population n’a pas accès au réseau électrique » et où « les gens dépensent souvent plus pour aller recharger la batterie de leur portable qu’en communication ».

Et le patron d’Orange de rappeler à tous sa conviction que « la transformation digitale et et la transformation climatique sont intimement liées » en Afrique comme au Moyen-Orient.

« Une ferme solaire ouvrira à la mi-mai en Jordanie »

« Dans le domaine énergétique, on peut aussi parfois transformer les contraintes en opportunités », se plait à souligner Bruno Mettling, fier de donner en exemple ce qu’a fait Orange en Jordanie. « En 2012, le gouvernement jordanien a décidé d’augmenter, uniquement pour le secteur des télécoms, le prix de l’électricité de 150 % et nous nous sommes sentis visés, explique-t-il. Résultat : notre facture d’électricité est passée de 8 millions d’euros à près de 25 millions d’euros en 4 ans . C’est devenu, de loin, le premier coût de production d’Orange Jordanie, représentant 70 % de nos coûts techniques ».

L’opérateur se devait donc de réagir. Et la Jordanie étant comme l’Afrique inodée de soleil, « nous avons décidé de nous lancer nous-mêmes dans la production d’énergie solaire et pour couvrir 100 % de nos besoins énergétiques propres », ajoute-t-il, annonçant la construction d’une ferme solaire qui va ouvrir et produire son premier kilowatt/heure à la mi-2018.

Résultat : Orange-Jordanie deviendra le premier opérateur « vert » du pays et fera une économie de 60 % sur sa facture d’électricité. Un exemple vertueux de développement qui profite aussi à la planète et prouve – s’il en était encore besoin – que la recherche et l’innovation sont souvent payantes.

Source :

Par Pays

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