Coopération internationale entre collectivités : Bilan prometteur du jumelage Bassam-Moulins

 Coopération internationale entre collectivités : Bilan prometteur du jumelage Bassam-Moulins

 

Satisfaits du jumelage entre Grand Bassam et Moulins (commune française), le Consul général de Côte d’Ivoire à Lyon, SEM Lambert Ezoa Aka, et le maire de Moulins, Pierre André Périssol, ont affiché leur volonté de renforcer la coopération entre les deux collectivités.

Par Eugène Yobouet

La politique de coopération internationale initiée par le défunt maire de la commune de Grand Bassam – située à 43 kilomètres à l’est d’Abidjan – Jean-Michel Moulod, commence à produire ses fruits. En effet, c’est en 2011 que le premier magistrat de cette ville historique et ancienne capitale de la Côte d’Ivoire (1893-1900) avait entamé un processus de jumelage entre sa cité et la commune française Moulins située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Son décès brutal en octobre 2011 avait d’ailleurs failli compromettre cette belle initiative. Mais c’est sans compter avec la détermination de son successeur, Jean-Louis Moulot, qui a repris en main le dossier.

Ainsi les échanges de bons procédés avec son homologue français de Moulins, Pierre André Périssol, qui a été dans une autre vie le Président du conseil d’administration de l’Agence Française de Développement (AFD), ont débouché sur la signature d’une convention de jumelage le 13 juillet 2019. Après deux années passées, les deux parties ont jugé bon de faire un bilan à mi-parcours pour évaluer les avancées de cette coopération.

C’est le Consul général de Côte d’Ivoire à Lyon, SEM Lambert Ezoa Aka dont les attributions couvre la région Auvergne-Rhône-Alpes, 2e PIB français, après l’Île-de-France, avec plus de 250 milliards d’euros, qui s’est chargé de cette tâche lors d’une vidéoconférence.

Au terme de ces échanges interactifs, il a été retenu qu’au plan de la santé, le Centre Hospitalier de Grand-Bassam et celui de Moulins-Yzeure s’engagent à poursuivre la coopération entre le pôle Mère-Enfant côté français et le Centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI) municipal côté ivoirien. Au plan de l’éducation, les établissements secondaires de Moulins pourraient accueillir les meilleurs élèves de Grand-Bassam. Au nombre de ces avancées, on pourrait citer entre autres aussi la promotion de l’artisanat de Grand-Bassam, des sites touristiques des deux communes (…)

« Ce jumelage permet aujourd’hui à nos deux collectivités de développer ensemble des projets multiples pour le bien-être de nos administrés. Et ce, principalement dans les domaines de la santé et de l’éducation. Ainsi que la promotion de la Culture, de la jeunesse et de l’environnement », a indiqué l’ancien PCA de l’AFD. Il a rappelé que cette convention a pour objectif de permettre aux deux collectivités de conjuguer leurs efforts et de mutualiser leurs expériences pour le renforcement de l’amitié entre leurs populations, le développement économique, social et culturel et la protection de l’environnement.

En réponse à toutes ces bonnes intentions affichées par son interlocuteur, l’ambassadeur Lambert Ezoa Aka a tout d’abord adressé ses remerciements au maire Pierre André Périssol et à sa municipalité pour le respect des engagements contenu dans le protocole. « Malgré l’avènement de la pandémie de la COVID-19, vous avez multiplié les efforts pour tenir la grande partie de vos engagements. La ville de Grand Bassam vous est reconnaissante. Cette réussite doit servir à motiver d’autres jumelages pour le développement de nos collectivités », s’est satisfait le Consul général de Côte d’Ivoire. Pour un jumelage abouti et accompli, le diplomate ivoirien a fait une doléance relative à la protection de l’environnement. En effet, depuis belle lurette, le plan d’eau lagunaire de Grand-Bassam est envahi par des algues vertes. Ce qui empêche le développement de plusieurs projets sur la lagune. L’ambassadeur a donc sollicité l’expertise et le soutien de la commune sœur française pour le nettoyage du plan d’eau lagunaire.

Le maire de Moulins a eu une oreille attentive à cette demande et a promis d’apporter, dans la mesure du possible, le concours de sa commune à éradiquer ces algues. « C’est vraiment préoccupant. Nous avons un joli patrimoine lagunaire que nous pouvons exploiter dans le cadre de plusieurs activités touristiques, gastronomiques et même sportives. Malheureusement, nous sommes impuissants devant ce phénomène récurrent. Si des experts peuvent venir nous aider à nous débarrasser de ces algues, ce sera un grand soulagement pour nous », renchéri le jeune Emile Bakon, un riverain. Pour M. Boa Akon, tenancier d’un restaurant sur la berge, cette situation est une catastrophe. « Nous pouvons bien profiter de la lagune pour développer nos activités. Mais c’est impossible. Avec les algues, qui ont couvert la lagune, nous perdons beaucoup d’opportunités d’affaires. Les seuls bénéficiaires de cette situation, ce sont les pêcheurs traditionnels. Eux seuls sont les maîtres de ce phénomène », peste-t-il.

Selon les autorités communales, les potentialités de Grand Gassam sont inestimables une fois débarrassée des algues envahisseuses. Et le plan d’eau lagunaire long de plusieurs kilomètres constituerait un atout majeur pour la région. C’est pourquoi du côté ivoirien, le maire Jean-Louis Moulot et ses administrés fondent beaucoup d’espoir sur ce jumelage qui va sûrement contribuer à faire de Grand Bassam une des plus belles agglomérations de la Côte d’Ivoire.

Eugène Yobouet, correspondant permanent à Abidjan (Côte d'Ivoire)

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