Avec le retour de Donald Trump, l'AGOA continuera-t-elle d’exister ?

Avec le retour de Donald Trump, l'AGOA continuera-t-elle d’exister ?

L'African Growth and Opportunity Act (AGOA), pierre angulaire des relations commerciales entre les États-Unis et l'Afrique subsaharienne depuis 2000, pourrait connaître des bouleversements majeurs avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. 

L'AGOA est une loi commerciale américaine mise en place par Bill Clinton visant à promouvoir le commerce entre les États-Unis et les pays d'Afrique subsaharienne en offrant des conditions d'accès préférentielles au marché américain. Cette législation a pour objectif d'encourager le développement économique en Afrique en facilitant l'exportation de produits vers les États-Unis, tout en favorisant des réformes économiques et politiques dans les pays éligibles.

Deux décennies après sa mise en œuvre, le bilan de l'AGOA s’avère positif. Elle permet à 35 pays africains d’être exemptés de droits de douane afin d’exporter leur production sur le sol américain. Ce sont près de 7 000 produits en provenance des États éligibles qui bénéficient actuellement de cet accès au marché américain en franchise de droit. A tout point de vue, ce deal-commercial représente un intérêt réciproque pour d’une part les pays africains et d’autre part pour les États-Unis qui bénéficient d'une nouvelle source d'approvisionnement, notamment en pétrole.

Selon les estimations, le commerce bilatéral combiné entre les bénéficiaires de l’AGOA et les États-Unis a dépassé les 46 milliards de dollars en 2022. Ce chiffre pourrait augmenter à mesure que les échanges et les investissements s’intensifieront.

Lors de son premier mandat à la Maison Blanche (2017-2021), l’administration Trump avait procédé à une révision profonde des accords commerciaux internationaux. Cela s’est traduit par un durcissement des conditions d'éligibilité et la suspension de certains pays comme le Rwanda en 2018. Liste récemment complétée par l’exclusion de l’AGOA de la République centrafricaine, le Gabon, le Niger et l'Ouganda parmi les membres de l’AGOA.  

L’AGOA s’arrêtera-t-elle en 2025 ? 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le sort de l’AGOA est aujourd’hui entre les mains de Donald Trump, qui, rappelons-le prône « America First ». L’appel des pays d’Afrique Subsaharienne qui ont souhaité la prolongation du programme pour dix années supplémentaires lors du 20e sommet de l’AGOA en Afrique du Sud sera-t-il entendu par Trump ? Difficile de le savoir.  

Il y a une chose dont on est certain, l'AGOA sous la nouvelle administration Trump pourrait connaître des transformations significatives. Les pays africains devraient se préparer à une probable révision des critères d'éligibilité, un accent accru sur la réciprocité commerciale et des exigences renforcées en matière de gouvernance.

La clé réside dans la capacité des nations africaines à s'adapter tout en préservant leurs intérêts économiques et leur souveraineté. L'anticipation et la diversification des partenariats commerciaux notamment avec les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, l’Afrique du sud…) apparaissent comme des stratégies essentielles.

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