Bruxelles/G5 Sahel : 414 millions d’euros récoltés à la conférence des donateurs

Bruxelles/G5 Sahel : 414 millions d’euros récoltés à la conférence des donateurs

Les chefs d'Etat du groupe du G5 Sahel réunis autour du président français Emmanuel Macron


Soulagement dans les rangs des chefs d’Etat du groupe du G5 Sahel présents ce vendredi 23 février à Bruxelles à la clôture de la conférence des donateurs. Celle-ci s’est soldée par des promesses de financement de 414 millions d’euros, dont 50 millions de l’UE.
 
Par Clément Yao

La Conférence internationale de haut niveau des donateurs sur le Sahel, qui s’est tenue au siège de la Commission européenne à Bruxelles, a réuni une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernements européens, ainsi que les représentants des Nations Unies et de l’Union Africaine (UA) venus marquer de leur solidarité aux côtés des dirigeants du groupe du G5 Sahel composé du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso.

L’objectif était de mobiliser au moins 300 millions d’euros pour financer la force conjointe du G5 Sahel tombée en panne sèche, faute d’argent pour son fonctionnement. Les 250 millions d’euros qui avaient été auparavant débloqués étaient en effet insuffisants pour rendre cette force véritablement opérationnelle.

Au sortir de la réunion de Bruxelles, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’objectif a été atteint puisque les donateurs ont promis de verser 414 millions d’euros. Le G5 Sahel doit le succès de cette opération de financement à la célérité de la diplomatie française et à l’engagement personnel du président Emmanuel Macron, considéré comme « l’avocat de cette force conjointe ».

Tout a, en effet, commencé à Paris. Il convient de rappeler, à juste titre, les quelques rencontres importantes qui ont permis de préparer la conférence de Bruxelles.  Il y a eu tout d’abord la réunion de la Celle Saint-Cloud du 13 décembre 2017, marquée par le ferme engagement des pays du G5 Sahel d’assurer, par eux-mêmes, la sécurité de leurs populations. Celle-ci a été suivie par la rencontre des ministres de Défense de cette région à laquelle avait pris part la ministre française des Armées, Florence Parly, le 18 janvier 2018 à Paris.

Cette rencontre a permis non seulement de lever les équivoques sur le fonctionnement de la force conjointe, mais surtout de préparer véritablement la conférence des donateurs à Bruxelles. « La France a soutenu le G5 Sahel depuis sa création et nous continuerons de nous engager aux côtés de nos amis. La France est l'avocate acharnée de la force », avait martelé Florence Parly.

La réunion des ministres de Défense du G5 Sahel a surtout permis de faire les derniers réglages de la présidence en exercice du collège des ministres de la Défense et du secrétariat permanent, et d’arrêter une feuille de route commune se résumant à« l’opérationnalisation de la force conjointe ».

Rappelons que Paris a également apporté son assistance pour clarifier la chaîne de commandement, le calendrier des opérations ajustées, le renforcement en effectifs, la mise en place du PC central et des textes techniques, la bonne gestion du fonds fiduciaire avec un comité de contrôle. Toutes ces exigences devaient être satisfaites avant la conférence des donateurs à Bruxelles.

Sur le volet des opérations militaires sur zone, la force conjointe a décidé d'un commun accord de concentrer ses efforts dans le centre du Mali, où le danger semble quasi-permanent comme en témoigne la mort de deux soldats du 1er Régiment de Spahis de Valence tués dans la région de Ménaka par un engin explosif improvisé qui a sauté lors du passage de leur véhicule blindé.

A terme, « le G5 Sahel qui est une première initiative, pourrait s’agrandir pour devenir le G6 ou G7, voire même le G8 à l’avenir », avait alors annoncé la ministre française des Armées, Florence Parly.

Clément Yao

Par Pays

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