La nouvelle constitution gabonaise : Les échos d'une oligarchie persistante ?

La nouvelle constitution gabonaise : Les échos d'une oligarchie persistante ?

Le projet de la nouvelle constitution gabonaise qui sera soumis au vote ce vendredi 16 novembre soulève des interrogations légitimes sur l'orientation politique du pays.

Alors que le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) dirigé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, avait promis un renouveau démocratique après le coup d'État du 30 août 2023, quand on lit entre les lignes le projet de cette nouvelle constitution, les observateurs y voient plutôt la persistance des pratiques oligarchiques qui ont longtemps caractérisé la gouvernance gabonaise.

Une transition sous haute surveillance

Le processus d'élaboration de la nouvelle constitution se déroule dans un contexte particulier, marqué par une concentration des pouvoirs entre les mains du CTRI, une implication limitée de la société civile, des délais contraints pour les consultations publiques. 

Selon des observateurs avertis, les points critiques de la nouvelle constitution se recentre sur la concentration du pouvoir exécutif, le renforcement des prérogatives présidentielles, le faible contrepoids institutionnel et les mécanismes de contrôle limités. 

Le système électoral est également mis en cause. Le maintien d'un mode de scrutin favorable aux réseaux établis, les questions sur l'indépendance des organes de contrôle électoral et l’absence de réformes substantielles du processus électoral jettent le discrédit sur les auteurs de la nouvelle constitution censé remettre le Gabon sur le droit chemin de la démocratie.  

« Que dire de la gestion des ressources ? », s’interroge un opposant gabonais exilé en France depuis le règne des Bongo qui a requis l’anonymat. « Le manque de transparence dans les mécanismes de contrôle, l’absence de réformes profondes du système de gouvernance économique, la persistance des structures favorisant la concentration des richesses dénotent que les autorités ne sont pas de bonne foi », dénonce-t-il.

Les échos du passé

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a des similitudes troublantes avec l'ancien système mis en place par la dynastie Bongo. En effet la reproduction des schémas de concentration du pouvoir, le maintien des structures favorisant l'entre-soi politique, la faible séparation des pouvoirs ont été la marque de fabrique de Bongo père et fils.   

En clair, la nouvelle constitution gabonaise, malgré les promesses de changement, semble perpétuer certains mécanismes favorisant une gouvernance oligarchique. Tout ce qu'on peut dire, c'est que les aspirations démocratiques du peuple gabonais ont été, une fois de plus, sacrifiées sur l'autel des intérêts du régime de la junte militaire dirigée par Général Brice Clotaire Oligui Nguema. N'est-ce pas que cette nouvelle constition a été taillée sur mesure pour le porter triomphalement à la tête du pays au soir de la présidentielle d'août 2025 ? Attendons de voir...

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