Nuit de la solidarité : Près de 3 000 sans-abri recensés à Paris
L'opération inédite de recensement des sans-abri, organisée par la Ville de Paris le 15 février, a permis d'en comptabiliser 2 952, ont annoncé mercredi la mairie et le Samu social de la capitale.
Ils avaient passé la nuit à les compteret le résultat vient de tomber. "Près de 3 000" sans-abris ont été comptabilisés à Paris dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 février, lors d'une opération de recensement inédite en France, a annoncé, mercredi 21 février, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris.
Ce premier comptage des SDF dormant dans la rue a été mené par 2 000 personnes, dont 1 700 bénévoles, alors que le nombre réel de sans-abri en région parisienne a été la source d'une récente polémique entre gouvernement et associations.
Ce chiffre de 3 000 sans-abri est toutefois "probablement très en-dessous de la réalité", a déclaré Bruno Julliard, lors d’une conférence de presse. "Tous les parkings n'ont pas été pris en compte, l'ensemble des cages d'escalier d'immeuble, notamment des bailleurs sociaux, n'ont pas été pris en compte. Nous n'avons pas réveillé les sans domicile fixe, nous n'avons pas ouvert les tentes dans lesquelles il pouvait y avoir plusieurs personnes", a-t-il expliqué.
Les 672 personnes hébergées dans la capitale dans le cadre du plan grand froid devraient par ailleurs s'ajouter aux "2 952 personnes" décomptées une fois ce dispositif levé, a souligné Dominique Versini, adjointe en charge des solidarités et de la lutte contre l'exclusion. Pour le président du Samu social, Eric Pliez, "si on rajoute les personnes qui sont abritées pour les mois d'hiver, on est plutôt à 5 000".
Polémique après les propos du secrétaire d’État
En France, il n'existe pas de recensement officiel des SDF. Seule une enquête de l'Insee de 2012 établissait à 143 000 le nombre de personnes sans domicile en France, dont 28 800 adultes francophones dans l'agglomération parisienne.
Le 30 janvier, le secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, avait créé la polémique en affirmant que seuls "une cinquantaine d'hommes isolés en Île-de-France" avaient dormi dans la rue la nuit précédente.
Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois, avait jugé ces propos "insupportables" et "déploré une volonté politique de minorer le nombre de SDF". Le secrétaire d'État avait rejeté toute volonté de minimiser ces chiffres, en affirmant se référer au nombre de personnes appelant le Samu social en fin de journée et à qui aucune solution d'hébergement n'avait pu être proposée.
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