Robert Foppa parle de l'impact de l'AICSF sur l'insertion sociale des jeunes
Robert Foppa, éducateur spécialisé en France et fondateur de l'Association Internationale Culture Sans Frontières (AICSF)
Robert Foppa, éducateur spécialisé en France et fondateur de l'Association Internationale Culture Sans Frontières (AICSF), partage avec nous son parcours inspirant, les missions de l'association, et son impact sur l'insertion sociale des jeunes. Il nous dévoile également ses projets futurs et livre ses conseils pour les jeunes en quête d'identité culturelle et d'insertion sociale.
Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir éducateur spécialisé en France et à fonder l'AICSF ?
Ce que je fais sur le plan éducatif et associatif est la suite logique de l'éducation reçue de ma famille. Cette éducation est issue de trois écoles : l'école de la vie, l'école du savoir et l'école d'apprentissage. À l'occasion, je pourrais développer à loisir les différences entre ces trois écoles.
Pouvez-vous nous expliquer les objectifs principaux de l'Association Internationale Culture Sans Frontières et comment elle contribue à l'insertion sociale des jeunes ?
Les activités principales de l'AICSF sont axées sur la connaissance et la santé. La première activité, "Bibliothèque dans un Village", vise à répondre à la remarque d'Amadou Hampâté Bâ qui disait : "Un vieillard qui meurt en Afrique est une bibliothèque qui brûle." La deuxième activité est "La Santé dans l'Assiette", avec notre concours "La Marmite d'Or des Cuisines du Monde". Ces actions nous permettent d'organiser des rencontres de sensibilisation et de mobilisation auprès des opérateurs économiques et institutionnels, ainsi que des événements artistiques multiculturels. Cela nous aide à accompagner les jeunes, en tenant compte de leur histoire et de leur parcours de vie, et à les initier à des métiers correspondant à leurs besoins et envies.
Comment l'AICSF parvient-elle à promouvoir et sauvegarder le patrimoine culturel tout en respectant les spécificités des peuples ?
Nous organisons des ateliers spécifiques, tels que des ateliers de cuisine, dans l'esprit de la rencontre et de la découverte mutuelle. Cela permet de briser les barrières de l'ignorance, car les recettes de cuisine renseignent sur les origines des peuples. "Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es." De même, nous organisons des thématiques autour des contes et de la poésie, incitant à la lecture et à l'écriture.
Quel rôle joue la culture dans le bien-être des jeunes que vous accompagnez ?
Les ateliers de cuisine permettent de développer des compétences culinaires et de sensibiliser les jeunes à la nutrition. Cela contribue à lutter contre la malnutrition, tant en France que dans les pays en développement. De plus, ces ateliers sensibilisent les opérateurs économiques et les institutions à soutenir les coopératives agricoles pour cultiver davantage de matières premières, afin d'atteindre l'autosuffisance alimentaire et de lutter contre la famine et l'usage de pesticides et d'engrais chimiques.
Quels sont les plus grands défis auxquels vous avez fait face dans votre mission et quelles ont été vos plus grandes réussites ?
Un des plus grands défis a été d'accompagner les jeunes dans des projets d'aménagement de centres d'animation culturels et sociaux dans les villages, afin de contribuer au développement social localisé. Nous avons également lutté contre le chômage et l'exode des jeunes.
Comment envisagez-vous l'inclusion sociale dans les années à venir, surtout avec les changements sociétaux actuels ?
Nous devons poursuivre notre objectif d'aménagement de centres d'animation culturels et sociaux en associant tous les acteurs sociaux et les organisations de la société traditionnelle, tout en respectant les us et coutumes. Nous mettons également l'accent sur la spiritualité, représentée par les parents, le père et la mère.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes en quête de leur identité culturelle et d'une meilleure insertion sociale ?
L'accueil, l'écoute, l'encadrement et l'orientation des jeunes leur permettent de comprendre qu'ils doivent rechercher leur histoire et leur parcours de vie, transmis par leurs parents. Il est crucial de lutter contre l'évolution rapide de la vie qui ne tient pas compte de l'homme parce qu'il est, mais de l'homme parce qu'il a.
Quels projets innovants avez-vous en cours ou à venir au sein de l'AICSF ?
Nous avons le projet d'aménagement de centres d'animation culturels et sociaux au Ghana, soutenu par le FONJEP et la Commission Nationale Française des Clubs pour l'UNESCO. Nous lançons également un projet de radio pour partager les cultures des clubs UNESCO à travers le monde et défendre la francophonie. La 17e édition du concours "La Marmite d'Or des Cuisines du Monde", sur le thème "La Marmite des 5 Continents et la Place du Manioc dans les Cuisines du Monde", est en préparation. Les parrains de cette édition sont Marie Sauce, fondatrice de la Cuillère d'Or de la Cuisine Française, et Guillaume Gomez, ambassadeur de la gastronomie internationale et ancien chef des cuisines de l'Élysée.
Y a-t-il des figures ou des expériences qui vous ont particulièrement inspiré dans votre parcours professionnel ?
Oui, Amadou Hampâté Bâ, dont la remarque "Un vieillard qui meurt en Afrique est une bibliothèque qui brûle" est le fil conducteur de mes actions et de mes engagements associatifs. Le Dr. Bah, psychiatre et administrateur de l'AICSF, pour son engagement militant dans le milieu associatif. Enfin, Manu Dibango, qui fut le premier jury de la première édition de la Marmite d'Or à la fin des années 80.
Quel message aimeriez-vous transmettre à nos lecteurs concernant l'importance de la culture et du bien-être social ?
Tout au long de mon parcours professionnel et associatif, j'ai constaté que nous lisons peu. Nous devrions initier davantage les jeunes et les moins jeunes à la lecture. Dès que l'occasion se présente, il faut participer aux activités artistiques et culturelles, car elles donnent un sens au mieux-vivre ensemble.
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