Wils Bérangine Bonghale lance le projet d'une « Maison de la Femme » au Congo

Wils Bérangine Bonghale lance le projet d'une « Maison de la Femme » au Congo

Wils Bérangine Bonghale, fondatrice de l'Agence Le Rocher Communication (Photo : @Benjamin Reverdit)


Aider les Conglaises à prendre leur destin en main, en ouvrant cette année une « Maison de la Femme » à Kintélé, un quartier de Brazzaville, c'est l'idée lancée par une petite équipe de jeunes Congolais de la diaspora. A l'image de Wils Bérangine Bonghale, fondatrice de l'Agence Le Rocher Communication. Un projet ambitieux !

Par Bruno FANUCCHI

« Entreprendre au féminin n'a jamais été aussi facile qu'à l'heure actuelle car plus la société évolue, plus elle offre d'opportunités aux femmes de se mettre à la tâche, c'est-à-dire de se consacrer aux activités professionnelles et donc entrepreneuriales », souligne d'emblée Wils Bérangine Bonghale, une jeune Franco-Congolaise de la diaspora qui a créé en 2017 Le Rocher Communication, une Agence dédiée précisément aux bonnes relations entre les deux pays et les deux cultures dont elle se réclame.

« C'est une structure qui aide les entreprises et institutions congolaises à se développer en France et en Europe et, symétriquement, accompagne entreprises et institutions françaises dans l'investissement au Congo » « elles sont parfois réticentes à investir par manque de garanties, de visibilités et de compétences ». En peu de mots, tout est dit et l'on a bien compris que les défis vont être nombreux à relever pour mettre sur pied de vrais projets qui aillent jusqu'au bout.

C'est pourtant la mission que s'est assignée la petite équipe dont elle s'est entourée pour lancer le projet ambitieux de l'ouverture d'une « Maison de la Femme » à Kintélé, un quartier du nord de Brazzaville, situé à 25 km du centre de la capitale congolaise. Avec pour objectif de permettre à de nombreuses Congolaises de prendre enfin leur destin en mains pour mieux participer au développement du pays.

« Nous rendons hommage à la femme car de son action découle l'épanouissement des sociétés actuelles et nous voulons ainsi lui permettre d'acquérir plus d'autonomie », observe pour sa part Simplice Matourel qui, en bon maître de cérémonie, ouvre à Paris la séance de présentation de la « Maison de la Femme », placée sous le parrainage de Son Excellence Rodolphe Adada, ancien chef de la diplomatie congolaise et ambassadeur plénipotentiaire de la République du Congo en France.

"A l'écoute de leurs difficultés quotidiennes"

« Les femmes sont un élément de la paix au Congo et la reconnaissance du rôle de la femme nous paraît donc primordial », résume Richard Ossoma-Lesmois, juriste et écrivain, qui a longuement planché sur la conception de ce projet et écrit de nombreux livres dont un particulièrement remarqué s'intitule : « Bannir la polygamie au Congo » (L'Harmattan Edition). Cette initiative originale présentée en avant-première à Paris, il la qualifie d'ailleurs de « projet d'envergure » visant à « réduire les inégalités entre les hommes et les femmes » et à « apporter éducation et formation dans notre pays ». Car, s'empresse-t-il d'ajouter avec emphase, « la femme, c'est tout un symbole. La femme, c'est la famille, la douceur, le succès, le pouvoir et la paix ». Fermez le ban !

Ardemment soutenue par Stella Mensah Sassou Nguesso, député-maire de la commune de Kintélé, malheureusement retenue par un deuil au pays le jour de sa présentation, cette « Maison de la Femme » - dont la première pierre devrait être posée au printemps - prendra la forme d'un « établissement public à caractère social et culturel » et s'articulera en trois grands points :

1/ Un Musée de la Femme qui constituera à la fois un symbole et une grande première puisqu'il n'en a jamais existé jusqu'à présent au Congo-Brazzaville ;

2/ Une Médiathèque qui comprendra deux sections avec une bibliothèque classique, où l'on retrouvera tous les ouvrages de base pour une bonne formation académique, et une librairie digitale pour permettre à toutes les Congolaises de « se mettre au diapason des dernières productions  extérieures » ;

3/ Un Pôle associatif qui fonctionnera comme un « bureau d'écoutes » pour être plus attentif et à l'écoute précisément des « difficultés qu'elles rencontrent au quotidien comme les discrimnations dans le travail, les violences conjugales ou les maternités précoces ».

Une « Maison de la Femme » suffira-t-elle, comme par enchantement, à régler tous ces problèmes ? Bien évidemment non, mais l'on peut espérer que son ouverture fera évoluer les mentalités et contribuera à régler quelques cas concrets pour redonner espoir en un avenir meilleur à toutes les femmes du Congo.

Pour en savoir plus : www.alrc.fr

Bruno Fanucchi

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