L’artiste ivoiro-belge François Kency sort un maxi single non pas pour exprimer sa colère après son départ précipité de la Côte d’Ivoire lors de la crise post-électorale de 2010, mais pour magnifier la femme. Un exercice musical thérapeutique.   

Par Clément Yao 

Sur ce maxi single figurent quatre titres dont « Zokou », un nom patronymique masculin de la Côte d’Ivoire sur lequel l’artiste a concentré toute la vilénie, les violences conjugales, le caractère primitif et primaire de l’homme dominateur et tyran dans le foyer. L’auteur, compositeur, interprète et producteur, avocat de la cause des femmes, rend donc hommage à la « Femme africaine de A à Z ». FAZ, l’acronyme incrusté sur la pochette du CD traduit cet engagement féministe.

Révélé au public ivoirien dans les années 90 lors d’une émission radio très populaire, l’artiste ivoiro-belge - surnommé « Le fou du live » - a un parcours professionnel atypique bien marqué par des productions discographiques de grande qualité. Il a à son actif sept albums dont Le combat (1992), La vacherie (1996), interzone (2000), Trilogie (2006), Terranova (2007), Dialoguons (2008), Un jour nouveau (2012) et plusieurs singles dont Femme africaine de A à Z (2018).

Reconnu par ses pairs africains comme un artiste accompli dans son art, il a partagé la scène musicale avec des grands noms comme Touba Crew et Lokua Kanza.

Il exhorte ses compatriotes

"au pardon et à la réconciliation"

Bien que citoyen belge, il reste très attaché à ses racines. Une double culture qui nourrit ses inspirations et ses compositions. Ce maxi single d’hommage à la femme lui sert aussi de thérapie. Entre « Une jour nouveau » sorti en 2012 et « La femme africaine de A à Z » en 2018, il s’est passé six longues années d’exil forcé vécu avec beaucoup de frustration et d’amertume.

Devenu par la force de son engagement politique persona non grata dans son pays d’origine qu’il a été contraint de quitter pour « sauver sa peau » lors de la crise post-électorale de 2010, François Kency exhorte les Ivoiriens « au pardon et à la réconciliation ».

La cérémonie de dédicace du maxi single « Femme africaine de A à Z » du dimanche 21 octobre dernier dans un lounge à Aubervilliers, ville de la banlieue nord de Paris, a réuni autour de François Kency et son épouse Hanny Tchelley, parents, amis, fans, journalistes, la grande famille des artistes musiciens de la diaspora ivoirienne et la marraine, Mme Clotilde Drogba, la mère de Didier Drogba, l’international ivoirien qui a fait la gloire de Chelsea et des Eléphants de Côte d’Ivoire.