La Commission électorale malgache a proclamé ce jeudi 27 décembre les résultats du second tour de la présidentielle, qui doivent être officiellement confirmés d'ici neuf jours. L'ancien président Andry Rajoelina remporte le scrutin qui l’opposait à un autre ancien président, Marc Ravalomanana, son éternel rival.

Par Herika Ouraga

C’est officiel. La Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) Malgache a annoncé ce jeudi 27 décembre 2018 la victoire encore provisoire d’Andry Rajoelina à la présidentielle. L’ancien président malgache bat ainsi son éternel rival, Marc Ravalomanana, avec 55,66% de suffrages exprimés contre 44,34%. Cette victoire de Rajoelina devrait être officiellement confirmée au bout de neuf jours selon la Constitution. 

Dans le camp de l'ancien président Marc Ravalomanana, des risques de fraude avaient déjà été relevés. Le 19 décembre dernier, lors du second tour du scrutin, l’on se plaignait « d’élections pas crédibles ». La victoire provisoire de Rajoelina pourrait être critiquée par son adversaire qui pointait déjà du doigt la Commission en dénonçant « un scrutin entâché de fraude ». Du côté de la Commission Electorale, les responsables se veulent cependant rassurants. Selon le président, des « efforts » ont été consentis, notamment dans « l’examen du logiciel de comptage des voix » et « dans la confrontation des procès-verbaux » en vue de satisfaire les deux candidats.

Rajoelina et Ravalomanana, deux éternels rivaux 

Rattrapés par une histoire de 2009, les deux hommes avaient été dispensés de se présenter à l’élection présidentielle de 2013. Objectif affiché, mettre fin aux nombreuses crises qui frappaient l’île de Madagascar… En 2009, Andry Rajoelina était maire d’Antananarivo. A cette même période, Marc Ravalomanana était Président de la République. Pendant son mandat municipal, Rajoelina avait lancé un mouvement de protestation remettant en cause le pouvoir de son adversaire… La victoire de Rajoelina à la présidentielle de 2018 apparaît donc comme une revanche.

Pour rappel, le taux de participation du second tour de la présidentielle à Madagascar n'a été que de 48,09%. Un faible taux qui serait dû au climat politique tendu dans le pays depuis ces derniers mois. Durant trois mois, d’avril à juin 2018, les partis d’opposition ont assiégé la capitale Antananarivo pour dénoncer les nouvelles lois électorales et demander la démission du président sortant Hery Rajaonarimampianina.