Ancien athlète de haut niveau, William Kossangue nous raconte son parcours, marqué par le courage et la détermination, depuis son départ aux États-Unis à 16 ans jusqu’à sa transition vers le coaching. Porté par les conseils de son père, il met en avant l'importance du bien-être mental et physique, non seulement pour performer, mais aussi pour réussir dans la vie après le sport. Aujourd’hui, à travers son association Sport&Hope, il œuvre pour transmettre son expérience et inspirer la jeunesse à croire en leurs rêves.

Vous avez eu une carrière impressionnante en tant que joueur de basketball professionnel. Pouvez-vous nous raconter un moment clé de votre parcours qui a marqué un tournant dans votre vie, tant sur le plan physique que mental ?

Le moment clé de mon parcours a été le jour où j'ai décidé de partir aux États-Unis pour poursuivre mes études. J'ai réalisé, à cet instant, que j'allais être seul, loin de mes parents et de mon environnement habituel. J'allais donc être seul face à mon destin. À 16 ans, je devais déjà être maître de mes actes et donner le meilleur de moi-même chaque jour.

D’où tirez-vous votre motivation, même dans les moments difficiles de votre carrière sportive ? Avez-vous un rituel ou une routine mentale qui vous a aidé à surmonter les obstacles ?

Ma motivation venait principalement du désir de rendre ma famille, surtout mon père, fière de moi. Mon père était ma source d'inspiration. Il était un homme calme et discret, mais avec un grand cœur pour ses enfants. Dans les moments difficiles, je repensais souvent à ses conseils, notamment à celui qu'il répétait fréquemment : "La seule barrière qu’un homme peut avoir dans sa vie, c’est lui-même." Cette phrase est devenue un remède pour moi dans les moments d'épreuve.

Le basketball demande autant de force physique que mentale. Comment avez-vous appris à équilibrer ces deux aspects tout au long de votre carrière ?

Pour moi, le corps et l'esprit doivent travailler en synergie parfaite ; ils sont indissociables. Pour un athlète de haut niveau, il est essentiel de prendre soin de son corps pour éviter les blessures, mais aussi d'avoir un esprit sain pour bien performer. La performance exige un équilibre entre le corps et l'esprit.

Comment gérez-vous la pression lors des moments intenses de compétition ? Avez-vous développé des stratégies pour gérer le stress et l'anxiété ?

La pression fait partie intégrante de la réussite, mais il faut savoir l’utiliser à bon escient. Toute personne, à un moment donné de sa vie, ressent une montée d'adrénaline face à une situation difficile. Pour ma part, j'utilisais cette pression pour me projeter dans mes matchs. J'en avais besoin pour me sentir bien, comme un carburant. J'avais une routine avant chaque match : je m'isolais pendant 10 à 15 minutes avec mon casque pour visualiser le match dans ma tête, en imaginant comment j'allais réagir face à l'adversaire. C'était ma manière de gérer la pression.

En tant que coach aujourd'hui, comment transmettez-vous à vos joueurs l'importance du bien-être physique et mental dans leur réussite sportive ?

En tant que coach, je mets l’humain avant tout. Je prends le temps de connaître mes joueurs sur les plans physique, émotionnel et mental. Le bien-être physique et mental des athlètes doit être au cœur du projet des dirigeants, car cela contribue grandement à la réussite.

Est-ce que vous intégrez des pratiques de développement personnel ou de gestion émotionnelle dans votre méthode d'entraînement ?

Depuis quelques années, je pratique le développement personnel et la gestion émotionnelle avec un coach. J'ai pris conscience de l’importance de cette pratique durant les deux dernières années de ma carrière, et j’ai donc décidé de l’intégrer dans mon projet de coaching.

En tant qu’ancien joueur de haut niveau, quels conseils donneriez-vous aux jeunes sportifs sur la gestion de la fatigue, la récupération et la prévention des blessures ?

En tant qu’athlète de haut niveau, l’alimentation et le repos sont des facteurs essentiels. Pour bien gérer la fatigue, optimiser la récupération et prévenir les blessures, il est crucial de suivre une alimentation adaptée et de bien se reposer.

La santé mentale est aujourd’hui un sujet majeur dans le sport de haut niveau. Comment percevez-vous l’évolution de la prise en compte de cet aspect dans le sport professionnel ?

Je suis heureux de constater que le sujet de la santé mentale prend de plus en plus d'importance dans le monde du sport. De nombreux athlètes ont souffert en silence. Aujourd'hui, avec les ressources disponibles pour soutenir la santé mentale des sportifs, nous réalisons à quel point cet aspect est primordial dans le parcours d’un athlète.

Vous êtes coach et vous avez certainement exploré les techniques de développement personnel. Pensez-vous que ces techniques aident les athlètes à gérer leurs émotions, le stress ou même l’échec ? Si oui, comment ?

Le développement personnel aide les athlètes à mieux gérer leurs émotions, le stress et l’échec. Derrière chaque athlète, il y a souvent une histoire personnelle, un traumatisme ou une douleur profonde. En leur apportant du soutien, on les aide à se sentir mieux dans leur peau et à avancer sereinement.

Vous avez créé une association qui a certainement un impact social important. Pouvez-vous nous parler de la mission de cette association et des valeurs qu’elle véhicule ?

En 2015, j'ai créé une association appelée SPORT&HOPE (SPORT et ESPOIR). C'était pour moi une manière de redonner, de partager mon expérience et d'apporter mon expertise aux enfants défavorisés. Je suis né en Centrafrique, un pays marqué par des crises socio-politiques, et qui dépend beaucoup de l'aide humanitaire. En tant que natif de ce pays, il est important pour moi d’apporter mon soutien dans les domaines éducatif et sportif.

Quel rôle pensez-vous que le sport peut jouer dans l'amélioration du bien-être des jeunes, en particulier dans des contextes sociaux défavorisés ?

Mon association utilise le sport comme un tremplin pour aborder des sujets tels que l’éducation, l’égalité filles-garçons, l’environnement, et la santé. Nous organisons des débats, des camps de basket, et des formations. Le sport est un facteur qui éveille les consciences, même dans les environnements défavorisés. Il permet aux jeunes de se sentir mieux, de partager des moments, et de comprendre l'importance de la vie.

En tant qu’ancien sportif de haut niveau et coach, comment avez-vous appris à gérer l’après-carrière sportive ? Quels défis avez-vous rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?

La fin de carrière se prépare tout au long du parcours sportif. Vous savez, on ne peut pas être athlète de haut niveau toute sa vie. J'ai eu la chance de me former pendant ma carrière et de préparer cette transition. Il est crucial d'aborder ce sujet pendant la carrière sportive, car beaucoup n’en prennent conscience que trop tard.

Quelle est votre philosophie de vie aujourd’hui ? Quels sont les principes que vous appliquez pour maintenir un bon équilibre entre votre vie professionnelle, personnelle et votre engagement associatif ?

Dans ma vie personnelle, professionnelle et sportive, j'ai toujours fonctionné comme un athlète. Je me fixe des règles, et je m’y tiens. Cela m'aide à maintenir un équilibre entre ma vie professionnelle, personnelle et sportive.

Au-delà du sport, quelles pratiques de bien-être (yoga, méditation, alimentation équilibrée, etc.) recommandez-vous pour une bonne hygiène de vie globale ?

Je pratique le yoga de temps en temps, cela m’aide énormément. J’encourage tout le monde à adopter une bonne hygiène de vie pour maintenir une meilleure santé, ce n’est pas un secret.

Comment voyez-vous l’avenir du sport et du bien-être en Afrique ? Quels sont les principaux défis que vous identifiez dans la promotion de la santé physique et mentale dans ce contexte ?

Les choses commencent à évoluer en Afrique. Le développement personnel et le bien-être prennent de plus en plus de place dans l’environnement sportif africain. J’encourage les clubs, fédérations et associations à s’en approprier.

Vous êtes une figure inspirante pour beaucoup. Quelles sont les valeurs et les leçons que vous espérez transmettre à la prochaine génération, que ce soit à travers le sport ou via votre engagement associatif ?

Ce que je peux conseiller à la nouvelle génération, c’est de croire en leurs rêves et de se donner les moyens de les atteindre. Pour réussir, il faut se fixer des règles et les respecter.

Pour conclure, quel message aimeriez-vous adresser à nos lecteurs, en particulier à ceux qui cherchent à améliorer leur bien-être, tant physique que mental ?

Pour conclure, j'aimerais insister sur l'importance du bien-être dans la vie quotidienne. Le bien-être est une clé d'amélioration, de progrès, de santé et d'épanouissement. Il est essentiel de prendre soin de son état physique, mental et émotionnel.