Au Fespaco, elles chantent en hommage à Miriam Makeba
Marema Fall
La 26ème édition du Fespaco devait s'achever ce samedi par la remise de l'étalon d'or de Yennanga et des autres Prix du Festival lors d'une grande cérémonie de clôture au Palais des Sports de Ouaga 2000 en présence du président burkinabè Christian Marc Roch Kaboré. Avec en point d'orgue un très beau récital donné en hommage à Miriam Makeba. Rencontre avec deux chanteuses de talent.
De notre envoyé spécial à Ouagadougou, Bruno Fanucchi
La première est burkinabè, mais vit à Paris, et au tout début d'une brillante carrière : c'est Kandy Guira. La seconde est sénégalaise et déjà plus connue : c'est Marema Fall. Pour l'une comme pour l'autre, c'est leur première participation au Fespaco qui a voulu - à l'occasion de son cinquantenaire - se donner un « coup de jeune » pour prendre un nouveau départ
« J'ai été invité par Cheick Tidiane Seck, le maestro qui a conçu ce spectacle final car il sait mieux que quiconque réunir à merveille toutes les musiques du monde, c'est mon mentor, confie la belle Kandy. Ce Malien aux multiples casquettes est à la fois compositeur, directeur artitistique et chef d'orchestre ; Il a réuni pour l'occasion de nombreux artistes de talent (comme les Burkinabè Alif Naaba et Mai Lingani ou la Sénégalaise Marema Fall) avec l'excellente idée de faire un récital en hommage à la grande chanteuse sud-africaine Miriam Makeba disparue pratiquement sur scène le 9 novembre 2008, il y a dix ans. Chacune d'entre nous va donc interpéter une chanson de Miriam Makeba, dont le tube le plus connun reste Pata Pata. J'ai choisi, quant à moi, Samba qui date de 1974 ».
« C'est pour moi un grand honneur et beaucoup d'émotion car, même si je suis Burkinabè (mais vivant à Paris), c'est en réalité ma première participation au Fespaco. C'est un grand bonheur d'être là et de prendre partie à ce cinquantenaire. J'espère cependant ne pas avoir trop le trac sur scène car c'est à l'évidence une étape importante de ma carrière ».
"Je suis très heureuse et fière d'être là"
Pour la Sénégalaise Marema Fall, c'est également son premier Fespaco. « Je suis arrivée à Ouaga il a seulement trois jours et nous enchaînons répétition sur répétition. Je n'ai donc pas eu le temps de voir un seul film, mais nous avons eu de nombreux contacts avec des artistes et comédiens de tout le Continent et cela est très enrichissant. Je suis très heureuse d'être là et de prêter ma voix pour participer à cet hommage à Miriam Makeba. Je vais interpréter, quant à moi, Malaika, un titre de 1972 et je vais donner le meilleur de moi-même car j'en suis très fière. C'est l'esprit du Fespaco ».
« Je n'ai qu'un seul regret, s'empresse-t-elle d'ajouter. C'est de devoir quitter Ouagadougou et cette formidable ambiance festive, faite de musique et de belles rencontres, de spectacles de rue et de concerts jusqu'au milieu de la nuit, dès ce dimanche pour rentrer au pays. Nous repartons en effet dès ce mardi pour le Canada où nous devons donner un nouveau spectacle et où je dois chanter à l'occasion de la Journée internationale de la femme le 8 mars prochain. C'est cela vie d'artiste !».
Dans ce métier exigeant, mais où la concurrence est rude et redoutable, il faut sans cesse progresser et le Fespaco constitue à cet égard une formidable caisse de résonnance. Si l'on a quelques pojets sérieux ou idées un peu folles, mais qui vous tiennent à cœur, ils peuvent trouver ici le début de leur réalisation concrète car au Fespaco on se croise et on prend rendez-vous sans manière avec les plus grands aux « villages » ou à l'issue de chaque projection dans les neuf salle de la ville.
Kandy Guira en profite donc pour faire un peu de pub sur la prochaine sortie, le 5 avril à Paris, de son EP de quatre titres qui s'institulera « Tek-la-runda », ce qui signifie : Je prends les rênes !
« Ce titre choisi à dessein, explique-t-elle, symbolise bien ma volonté de me lancer désormais en solo. Il sera disponible à cette date sur toutes les plateformes et sur mon site (www.kandyguira.com) bien évidemment. Avant la sortie prévue en novembre prochain d'un véritable album d'une douzaine de titres ». En attendant, le rideau tombe sur le Fespaco.
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