Bataille de Tripoli : Le camp Haftar appelle au ralliement des chancelleries libyennes pro-Faïez avant la prise de la capitale
Abdulhadi Ibrahim Lahweeej, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du gouvernement intérimaire élu du parlement libyen
Dans un communiqué très explicite daté du 12 décembre dernier, le gouvernement intérimaire élu du Parlement libyen a instamment demandé aux chancelleries libyennes pro-Faïez el-Sarraj d'« annoncer sa position et de se soumettre au gouvernement légitime, clairement et devant le monde.»
Par Clément Yao
« En ce moment vos forces armées libyennes se donnent avec héroïsme et sacrifices dans la capitale Tripoli pour la libérer du terrorisme et du joug des milices. L'objectif étant de rétablir l'état de sécurité et de stabilité, pour une nouvelle Libye qui sera un État de droit avec des institutions fortes », annonce clairement le communiqué adressé « A toutes les ambassades, consulats, missions et délégués libyens à l'étranger » pro Faïez el-Sarraj à l’étranger, par la voix de son ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Ce communiqué précise même qu’« En ces moments historiques, votre héroïque armée s’avance vers le cœur de la capitale Tripoli, pour mettre fin au chaos, rétablir la dignité humaine et débarrasser définitivement le pays des milices criminelles et autres groupes terroristes.»
Sûr de remporter l’ultime bataille de Tripoli lancée le 4 avril dernier contre les forces du Gouvernement d’Union nationale (GNA) reconnues par la communauté internationale, le camp du maréchal Khalifa Haftar demande aux représentations diplomatiques libyennes dd’annoncer au monde entier qu’il sera, sans doute, dans quelques jours, « l’homme fort » de la Libye.
« Par conséquent, poursuit le communiqué, nous vous appelons incessamment à prendre parti pour la légitimité au profit du Gouvernement Libyen par intérim et de vos forces armées, Et à cet effet, annoncer cela clairement devant le monde, ».
Pour apaiser la situation, Paris, Berlin et Rome avaient tenté de dissuader le maréchal Khalifa Haftar de lancer son offensive contre la capitale. En marge du Sommet européen qui s'est tenu à Bruxelles vendredi 13 décembre dernier, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Giuseppe Conte avaient, dans une déclaration commune, appelé « toutes les parties libyennes et internationales à cesser toute action militaire, à s'engager sincèrement en faveur d'une cessation globale et durable des hostilités et à reprendre un processus de négociation crédible mené par les Nations Unies… car une paix et une stabilité durables en Libye ne peuvent être instaurées que par une solution politique. » Peine perdue !
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la bataille fait rage, ces derniers jours, aux portes de Tripoli où l'Armée nationale libyenne (ALN) du Maréchal Haftar affronte, dans des combats d’une rare violence, les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA). La Communauté internationale, qui, depuis le début du conflit, n’a toujours pas réussi à jouer la neutralité, tirera les conséquences de la deuxième guerre civile libyenne après la chute du colonel Mouammar Kadhafi, qui s’annonce farouchement meurtrière aussi bien pour les populations civiles que pour les milliers d’immigrés africains piégés par les combats à la périphérie de Tripoli.
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