Au palais de l’Elysée le 21 février dernier, les présidents Emmanuel Macron et George Weah ont décidé de renforcer les liens de coopération entre la France et le Libéria dans divers domaines.

Par Clément Yao

Ce n’est pas anecdotique si le nouveau président du Libéria, George Weah, a choisi la France pour effectuer son premier déplacement hors du continent africain. C’est dans ce pays que ses talents de footballeur avaient été reconnus -  trois fois ballon africain de l’année, joueur de la décennie, premier Ballon d’Or africain – lui qui avait foulé le sol français avec pour seule affaire dans son sac de voyage : « trois maillots et une paire de chaussures », comme il l’a rappelé, lui-même, avec beaucoup d’émotion. 

« Je suis un enfant de la France »

« Monaco m’a protégé, m’a appris la valeur de mon travail, la discipline et j’ai été aimé… Toutes ces valeurs m’ont été inculquées pendant les années que j’ai passées en France. Sans la France, je n’aurais jamais connu un tel succès. Je suis un enfant de la France », a-t-il conclu.

Un déjeuner de travail intense a précédé la conférence de presse conjointe que les deux chefs d’Etat ont animée. Ce tête-à-tête a porté sur le renforcement, tous azimuts, de la coopération bilatérale entre les deux pays. Pour Emmanuel Macron, la France n’en faisait pas assez pour le Libéria « compte tenu de la stratégie qui pendant plusieurs décennies a été retenue par la France dans la région », reconnait-il.

C’est pourquoi, avec « la nouvelle ère du président George Weah », le Libéria est désormais inscrit sur la liste des pays prioritaires à l’aide au développement. Une décision qui a été actée le 8 février dernier avec l’ouverture de l’Agence française de développement (AFD) sur les nouvelles perspectives dans ce pays de 4,3 millions d’habitants décimé par plusieurs décennies de guerre civile.

Toujours pour renforcer l’axe Paris-Monrovia, Emmanuel Macron a souhaité que les échanges économiques entre les deux pays s’intensifient et que les entreprises françaises s’intéressent de plus près aux opportunités souvent méconnues qu’offre le Libéria. « Nous allons ainsi, suite aux travaux en commun qui ont été lancés, investir dans la formation et l’emploi des jeunes, la transformation au Libéria même de ses matières premières notamment de son potentiel agricole et nous appuierons ces chantiers prometteurs ainsi que l’investissement dans les infrastructures de transport… », a annoncé le président français.  Pour soutenir toutes ces bonnes initiatives au Libéria, la France a fait don de dix millions d’euros.

Au cours de ce déjeuner de travail, les deux chefs d’Etat ont décidé une relance de l’enseignement du français dans ce pays anglophone. Pour Paris, il s’agit d’« un axe prioritaire » pour l’intégration régionale et le développement économique du Libéria.

La création d’une plateforme de transformation par le sport

Autre sujet de discussion, la mise en place d’une plateforme de transformation par le sport. Selon les explications données par Emmanuel Macron, cette plateforme comprendra plusieurs projets de développement sportif et scolaire. Quant à son coût, il est estimé à 15 millions d’euros. Ce projet phare sera piloté par l’AFD. Cependant, pour son financement, la France compte solliciter l’appui de la Banque Mondiale, de la FIFA, de la NBA ainsi que des fondations montées par des athlètes ou d'anciens athlètes du monde entier.

Pour de nombreux observateurs, cette première visite de travail du président George Weah est considérée comme un succès diplomatique pour le Libéria.