Mounir Mouakhar (Président de la CCI de Tunis) : « La Tunisie est la porte d'entrée des investisseurs en Afrique »

Mounir Mouakhar (Président de la CCI de Tunis) : « La Tunisie est la porte d'entrée des investisseurs en Afrique »

Photo : @Frédéric Reglain


Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Tunis, Mounir Mouakhar veut faire de la Tunisie un « hub régional » pour les investisseurs qui sont attirés par son pays ou cherchent une porte d'entrée en Afrique. Et il a bien des arguements, à commencer par le secteur clé de la santé. Rencontre avec un homme aux multiples casquettes.

Par Bruno Fanucchi

La Tunisie, qui a retrouvé une certaine stabilité politique, a aujourd'hui bien des arguments pour séduire les hommes et femmes d'affaires s'intéressant au Maghreb ou à l'Afrique. Président de la CCI de Tunis, Mounir Mouakhar est à la manœuvre pour faire de la Tunisie un passage obligé pour tous ceux qui veulent participer au développement du continent africain. Et son entregent ne se limite pas à l'Afrique du Nord puisqu'il est également Vice-Président de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF), qui  tiendra ses prochaines assises à Dakar (Sénégal) les 12 et 13 décembre 2018.

Ainsi, lors de la conférence dédiée à la Tunisie – avec un focus sur le secteur santé – organisée par le Club Afrique de la Presse Parisioenne (CAPP) à l'Hôtel de l'Industrie le mercredi 20 juin, Mounir Mouakhar s'est attaché à mettre en lumière les atouts d'excellence qui constituent l'attractivité de la Tunisie.

« En 2007, la Tunisie a adopté une loi très encourageante pour les investisseurs et qui leur offre beaucoup d'opportunités économiques dans le pays », se plait-il ainsi à rappeler d'entrée de jeu, soulignant également que la Tunisie est « un pays ouvert sur l'Orient et l'Occident » - position géographique stratégique – et disposant d'une jeunesse « très bien éduquée et bien formée » qui ne cherche qu'à entreprendre.

Premier pays arabe à avoir signé un accord de coopération avec l'Union européenne en 1985 et premier pays de la rive Sud de la Méditerrranée à avoir intégré la zone de libre-échange avec l'UE au 1er janvier 2008, la Tunisie peut se prévaloir de quelques point forts qui lui sont unanimement reconnus - l'agriculture, la santé, le bâtiment et les travaux publics, les infrastructures et les TIC – et dont Mounir Mouakhar a fait la revue de détail.

« Notre pays est la 2ème destination mondiale,

après la France, pour la thalassothérapie »

Représentant à ce jour « 9% du PIB (Produit intérieur brut) tunisien et 9 % des exportations du pays », l'agriculture – qui dispose d'un climat favorable aux cultures fruitières et maraîchères – constitue assurément un des piliers de l'économie tunisienne. « Elle est basée sur le savoir ancestral de nos paysans », observe Mounir Mouakhar, très fier que la croissance (prévue de 10,9 % en 2018) de ce secteur vital et les recettes de l'exportation des agrumes, de l'huile d'olive et des dattes dépassent pour la première fois celles du tourisme, mis à mal – il est vrai - par une série d'attentats qui sont encore dans tous les esprits. Et de rappeler que si la Tunisie carthaginoise était le « grenier de Rome antique », la Tunisie d'aujourd'hui pourrait devenir demain un « grenier de l'Europe et de l'Afrique ».

La santé, sur laquelle un focus particulier a été fait au cours de cette Matinale consacrée à la Tunisie, constitue – on le sait – un secteur d'excellence de ce pays. « La Tunisie, observe Mounir Mouakhar, est au deuxième rang dans le domaine du tourisme de santé à l'échelle africaine, après l'Afrique du Sud, et occupe la 2ème place au monde après la France pour la thalassothérapie », grâce à un personnel médical et paramédical de haut niveau et grâce à une centaine de cliniques privées disposant d'un total de plus 5.500 lits !

Dans un pays qui ne compte pas moins de 2.058 centres de santé de base et 167 hôpitaux dont 23 CHU (Centres hospitaliers universitaires), « ce secteur de la santé est en plein essor et représente un marché dynamique et en perpétuelle croissance », souligne-t-il, avec – là encore – de nombreuses opportunités d'affaires pour améliorer l'accueil, la prise en charge, le traitement et les soins de nombreux patients venant parfois de l'étranger, qu'ils proviennent d'Afrique ou de l'autre rive de la Méditerranée.

« L'objectif : créer 80.000 emplois

dans le secteur des TIC »

Le bâtiment et les travaux publics, qui contribuent à 7 % du PIB tunisien et occupent le 4ème rang de l'économie ne sont guère en reste puisque l'on prévoit dans ce secteur un taux de croissance d'au moins 3 % par an, jusqu'en 2022.

La Tunisie est également très en pointe dans le secteur des techniques d'information et de communication (TIC) qui représentent aujourd'hui 11 % du PIB, faisant du pays un exportateur net de nombreux logiciels et de services informatiques pour un milliard de dinars en 2017. « L'objectif de la Tunisie, qui fait mieux que le Maroc en ce domaine, est de créer 80.000 emplois dans ce secteur des TIC ».

Et le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Tunis de conclure sur le haut niveau d'instrasctructures du pays : « La Tunisie dispose aujourd'hui de 7 ports de commerce, qui assurent à eux seuls 96 % de notre commerce extérieur, et de 32 aéroports, dont 8 aéroports internationaux ». Elle paraît donc avoir tous les atouts pour conquérir les investisseurs, que Mounir Mouakhar invite avec un zeste de solennité à « venir en Tunisie ».

www.ccitunis.org.tn / www.africapresse.paris

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