Rémy Rioux : « L'Afrique reste toujours la priorité de l'AFD »
Photo AM/AfricaPresse.Paris
Directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux affichait une légitime satisfaction lors de sa conférence de presse du 12 avril : les engagements de l’AFD pour 2017 sont encore à la hausse, ayant désormais franchi le seuil symbolique des 10 milliards d’euros. Et le Continent reste au premier rang des récipiendaires de l'aide de l'AFD avec 5,2 milliards d'euros.
Par Alfred Mignot (AfricaPresse.Paris)
Avec une hausse de 11 % de ses activités en 2017 et de 25 % sur les deux dernières années, les engagements de l’Agence française de développement ont donc atteint 10,4 milliards d’euros, dépassant le seuil symbolique des 10 milliards.
Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD, rappelle que ces engagements, pour des montants inédits, répondent à la volonté du Président de la République Emmanuel Macron « d’avoir une France au rendez-vous du défi de développement. (...) Aussi ai-je pris l’engagement, dès le début de mon mandat, d’atteindre à la fin de celui-ci les 0,55 % du revenu national brut en termes d’aide publique au développement. C’est un engagement ferme, il est exigeant. (...) Parce que ces efforts, c’est la contribution française à la réussite de tout un continent, de nombreux pays, parce que c’est une part de notre réussite aussi » (cf. discours de Ouagadougou, le 28 novembre 2017).
Un triptyque d’engagements stratégiques
Commentant dans le détail les chiffres de 2017, Rémy Rioux a particulièrement tenu à relever trois points essentiels de l’action de l’AFD : l’intérêt renforcé pour la société civile; la priorité réaffirmée au « Tout Afrique »; la volonté de l’AFD de devenir la première institution « 100 % accord de Paris ».
Ainsi a-t-il déclaré, à propos de la société civile: « Nous avons tout particulièrement mis l’accent sur le renforcement de notre activité dite “non souveraine”, à destination de la société civile, des collectivités territoriales, du secteur privé du Sud, en progression de 30 % et représentant près de 5 milliards d’euros, mais aussi des banques de développement nationales et multilatérales, les institutions européennes et les grandes fondations.
Sur la question de l’engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique, Rémy Rioux a également réaffirmé la volonté de l’AFD de devenir la première institution « 100 % accord de Paris ». Cela signifie que l’AFD s’engage à ce que, à l’avenir, tous les projets qu’elle soutient soient cohérents avec les trajectoires de développement bas carbone et résilient des pays et à accompagner ceux-ci dans leur transition vers la neutralité carbone, conformément aux dispositions de l’accord de Paris.
En 2017 cette volonté s’est concrétisée par l’allocation de 4 Md€ de financements, dont près de 900 M€ pour des projets d’adaptation.
Plus d'un milliard d'euros consacré aux énergies renouvelables
L’Afrique, enfin, demeure la priorité de l’Agence, avec 5,2 Md€ d’engagements en 2017, dont plus de 1 Md€ consacré aux énergies renouvelables. Les engagements "Tout Afrique" de l’AFD - la première agence à cesser de couper l’Afrique en deux, entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne - ont connu en 2017 une croissance très significative pour dépasser les 5 Md€ à l’échelle du groupe, y compris les activités de Proparco (+15 % par rapport à 2016). L’Afrique concentre 50 % du montant total des engagements du groupe AFD dans les pays étrangers et 80 % de l’effort financier de l’État.
L’Alliance Sahel, lancée en juillet 2017 par la France et l’Allemagne, et rejointe depuis par sept autres bailleurs internationaux, consacre également cette priorité stratégique. Ses membres sont amenés à mobiliser 7,5 milliards d’euros sur 5 ans.
Soucieux de donner à voir concrètement ce que représentent ces engagements, Rémy Rioux a cité quelques exemples – illustratifs mais certes pas exhaustifs – d’impacts positifs sur la vie quotidienne des populations. Ainsi, en 2017, les projets accompagnés par l’AFD ont permis un accès à l’eau potable pérenne pour 822.000 personnes; un accès à l’électricité pour 365.000 personnes; la protection ou la restauration de 16 millions d’hectares d’espaces naturels; l’installation de 3.395 MWd’énergies renouvelables; la scolarisation de 396.000 filles, etc.
Et,"cerise sur le gâteau", l’AFD a même dégagé un résultat positif de 313 millions d’euros en 2017.
Enfin, le Directeur général de l’Agence française de développement a pu encore se féliciter des résultats d’un récent sondage (Baromètre Ipsos 2018), selon lequel 70 % des Français, dont 71 % des 15-25 ans, sont favorables au soutien aux pays en développement.
Ainsi la « vox populi » ajoute-t-elle sa part de légitimité à la volonté présidentielle d’accentuer et d’élargir encore l’action de l’AFD. Rémy Rioux, lui, est déjà à la manœuvre pour préparer l’avenir : « À la demande du gouvernement, nous sommes en train d’arrêter notre nouvelle stratégie pour donner plus de force et de lisibilité encore à notre action, et pour contribuer à l’émergence d’un monde en commun.»
L’arrivée dans le groupe de l’agence de coopération technique Expertise France, prévue autour de la mi-2019, constituera sans doute une nouvelle étape significative du renforcement de l’action de l’AFD.
Source : www.africapresse.paris
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