Côte d'Ivoire-HEC : Jean-Marie Ackah, pdt du patronat ivoirien,

Côte d'Ivoire-HEC : Jean-Marie Ackah, pdt du patronat ivoirien,

Jean-Marie Ackah, le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI)


Classée parmi les pays à forte croissance économique, la Côte d’Ivoire sait compter sur les entreprises ivoiriennes comme l’explique Jean-Marie Ackah, le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI).

Propos recueillis par Clément Yao

Vous étiez le 16 février dernier à la rencontre Africaday organisée par le club des étudiants de HEC à la chancellerie ivoirienne à Paris. Votre présence n’était pas anodine ?

Jean-Marie Ackah :

En effet, il existe un partenariat dynamique entre le patronat ivoirien et HEC qui est pour nous l’institut de référence par excellence pour la formation de nos cadres supérieurs. Ce partenariat est matérialisé par des cursus de formation continue organisés en Côte d’Ivoire au profit des cadres des entreprises ivoiriennes. Notre présence à la rencontre Africaday est justifiée par ce partenariat. Sachez que le marché du travail en Côte d’Ivoire offre des opportunités aux jeunes diplômés de HEC. Il était bien indiqué pour nous de venir exposer ce marché à ces jeunes diplômés et les instruire sur ce potentiel de développement qu’offre l’Afrique. En tant que patronat, il est aussi de notre devoir de leur expliquer que nos entreprises nationales sont bien structurées avec des niveaux élevés de gouvernance à l’instar des multinationales implantées sur le continent.

A bien comprendre, il y a des compétences qui manquent sur le marché du travail ivoirien ?

Il y a certes des compétences formées localement, mais dans une économie en pleine croissance comme celle de la Côte d’Ivoire, les besoins en termes de compétences sont énormes. Aujourd’hui, le tissu local ne permet pas de couvrir tous les besoins des entreprises surtout à ce niveau de formation de haut management recherché. C’est ce message que je suis venu porter auprès des étudiants de HEC. Cela dit, le marché du travail ivoirien offre aussi bien des opportunités aux jeunes diplômés formés localement qu'à ceux qui sont formés à l’étranger y compris d’autres africains, car ce marché est à maturité pour les recevoir. Au-delà de l’aspect quantitatif, cette mixité est source de dynamisme dans l’entreprise.

HEC compte implanter son premier Bureau de représentation en Afrique à Abidjan. Cette nouvelle devrait vous réjouir ?

Je me réjouis, en effet, de l’implantation du premier Bureau de HEC à Abidjan, conçu comme un hub pour l'Afrique de l'Ouest. Ce bureau est en cours d'aménagement dans le bâtiment de la CGECI. Cependant, je devrais préciser qu’il s’agit en réalité de formation continue et non d’un campus tel qu’il existe à Paris. Ce Bureau ne va pas former des étudiants à temps plein en MBA. Il est destiné aux cadres du secteur privé et à ceux de l’administration qui bénéficieront de formation au renforcement de leurs capacités. La présence du Bureau de HEC à Abidjan peut être aussi une opportunité pour notre système éducatif et les centres de formation pour établir des partenariats académiques.

Dans « cette économie à forte croissance » comme vous le dites, comment est arbitrée la concurrence entre entreprises nationales et entreprises étrangères ? 

La concurrence est effectivement très vive. Mais comprenez que le marché ivoirien a besoin d’entreprises internationales dans certains domaines d’activités. Mais, de plus en plus, nous avons conscience que pour aller à l’émergence, il est indispensable d’avoir un tissu d’entreprises nationales, des PME nationales de bon niveau, voire un tissu de champions nationaux de grandes entreprises capables d’aller chercher des marchés à l’international. Du point de vue de la CGECI, les grands groupes internationaux doivent comprendre que leur implantation en Afrique peut, dans certains secteurs d’activités, être facilitée par un partenariat avec des entrepreneurs locaux. Dans le cas d’espèce, la complémentarité est conseillée.   

Clément Yao

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