Forum de Dakar : L’efficacité des opérations de maintien de la paix au cœur des préoccupations

Forum de Dakar : L’efficacité des opérations de maintien de la paix au cœur des préoccupations

Mme Florence Parly, ministre française des Armées, prenant la parole à la cérémonie d'ouverture des travaux de la 5ème édition du Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité (Photo @Dicod)


La 5ème édition du Forum international sur la Paix et la Sécurité en Afrique s'est ouverte ce lundi 5 novembre à Dakar. Avec deux interventions remarquées du président sénégalais Macky Sall et de la ministre française des Armées, Mme Florence Parly. Au menu, les opérations militaires en Afrique : celles de l'ONU comme celles du G5 Sahel.

Par Clément Yao, envoyé spécial à Dakar 

La montée en puissance du terrorisme et des bandes armées qui déstabilisent les Etats africains en dépit des nombreuses opérations de maintien de la paix très onéreuses posent le problème de leur efficacité. C’est le président Macky Sall, hôte du forum, qui a mis le doigt sur le problème dans son discours d’ouverture de la 5ème édition de cette rencontre de haut niveau sur la paix et la sécurité. Le chef de l’Etat sénégalais a fait remarquer que depuis les années 60, en dépit de toutes les opérations de maintien de la paix, celles-ci n’ont pas empêché les « forces du mal » de prospérer, voire d’évoluer au point de rendre encore vulnérables des Etats déjà confrontés à des problèmes de développement plus structurants.

Le président du Sénégal a cité entre autres la Munisma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), la Munisca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation de la Centrafrique) et celle en RDC qui – malgré leur déploiement de longue date - n’empêchent pas les violences et les massacres sur les populations civiles.

A tous ces fléaux, il faut ajouter les trafics de tout genre : trafic d’armes, de drogue, sans oublier la piraterie, une autre menace additionnelle, qui sévit toujours dans le Golfe de Guinée.  

« Plus personne n’est à l’abri, chaque Etat est une cible potentielle », martèle Macky Sall. En effet les défis démographiques, de santé, d’éducation, de formation et de développement tout court annihilent tout effort. Par conséquent, les Africains ne peuvent pas se payer le luxe de se doter d’armées modernes pour se défendre.

A lire aussi sur le même sujet : Macky Sall dénonce les « forces du mal » à l'oeuvre en Afrique

 

« Si cette force du G5 Sahel a été attaquée

plus d’une fois, c’est justement

parce qu’elle dérange les terroristes »

Que dire alors du G5 Sahel, la coalition des forces militaires de cinq pays de la bande sahélo-saharienne regroupant la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Tchad et le Burkina Faso manquant cruellement de moyens pour lutter efficacement contre le terrorisme ? Daech, Al Qaïda et Boko Haram se jouent de leurs frontières et menacent toute la région. Forte pourtant de 4 000 hommes, la Force conjointe du G5 Sahel ne serait pas encore pleinement opérationnelle par manque de moyens.

Pour Florence Parly, la ministre française des Armées, il s’agit de simples rumeurs. Selon elle, le G5 Sahel remplit bel et bien la mission assignée. « Si cette force a été attaquée plus d’une fois, c’est justement parce qu’elle dérange les terroristes », a fait remarquer Mme Parly, non sans avoir indiqué les succès enregistrés par cette force qui a mis en déroute nombre de terroristes.

Mme Parly recommande que l’on relativise quelque peu les critiques. Car le G5 Sahel n’existe que depuis seulement 4 ans et qu’il faut un peu de patience avant qu’il ne monte en puissance. Bien évidemment, une fois que toutes les promesses financières seront tenues. Le financement de la Force conjointe s’élève à 414 millions d’euros. L’Union européenne et ses Etats membres avaient promis de participer à hauteur de près de la moitié à ce financement. A ce jour, la France demeure le premier pays contributeur du budget de cette coalition. A ce soutien financier s’ajoute l’appui logistique des 3 500 hommes de la force Barkhane présente dans la zone du Sahel. 

Comme on le voit, cette 5ème édition du Forum international de Dakar à laquelle participent le président gambien, Adama Barrow, l’ancien président burundais Pierre Buyoya, représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, Mme Bintou Kéita, Sous-secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, des partenaires internationaux et des organisations de la société civile se présente comme un moment nécessaire et un passage obligé permettant de faire le bilan de la mobilisation de la communauté de défense pour la sécurité et la paix en Afrique.

Les quinze ateliers prévus pendant les 48 heures de travaux permettront, sûrement, de tirer les bonnes leçons afin de prendre les bonnes résolutions.   

Clément Yao

Galerie Photo


Plus d'images

COMMENTAIRES